5H puis 3H de bus et c’est Punta Arenas, capitale de la région des Magallanes, l’antarctique chilien, sur le chemin du retour vers Ushuiaia, ex étape pour le Cap Horn jusqu’en 1914. C’est une grande ville, riche en résidences du XIX ème, les éleveurs de moutons, les grandes exportations en 1895 ont laissé de beaux vestiges qu’on visite comme des extraterrestres après tant de nature à Torres Del Paine. La Villa de Sara Braun-Menendez est éblouissante, rien que du made in Europe !
Le choc est rude, les 4 voies, les feux, les supermarchés, les décos de Noël, les chiens errants, l’immense place avec la statue de Magellan, on est pas mal déphasés. Mais « où sont passés les hommes » de Jean Raspail, les Indiens dont les Alacalufes ensuite les colons européens dont 50% maintenant des 130 000 habitants sont d’origine croate? Au cimetière ? Il y a bien l' Indien Selk’nam (Ona) vénéré et porte-bonheur et des tombes abracadabrantes alignées dans un cimetière gigantesque et pittoresque sur plus de 21 000 ha, avec des cyprès statufiés. Non, la vie est dans les boutiques, les bars, les restos. Ici on se régale, de congre, de guanacos et j’en passe, il y a de l’ambiance partout.
Dure réalité de Punta Arenas à Ushuaia, 10h de bus, nous quittons la péninsule de Brunswick avec la traversée du détroit de Magellan accompagnés par les sauts des dauphins de Commerson, noirs et blanc. Après à nouveau la pampa ponctuée d’estancias dont les gauchos épuisés stoppent le bus pour un tour en ville. La campagne est jonchée d’arbres morts, c’est pas possible que ce soit les castors qu’on accuse de tout, on pense aux conditions climatiques, vent et froid.